La Nuit des sorciers
Le cas de cet album est particulier pour moi à aborder. Je m'explique. Cet album est mon aventure de Johan et Pirlouit préférée. Mais, à ma grande tristesse, j'ai constaté qu'il était détesté par les lecteurs/lectrices des aventures du Page et du Bouffon.
Il fut un temps où je ne comprenais pas pourquoi cet album est le plus détesté, ou au pire le moins aimé, des aventures de Johan et Pirlouit. Puis au fil du temps, j'ai compris pourquoi. En effet, La Nuit des sorciers est considéré comme étant "l'épisode pour filles" de la série de ces aventures. Or, les mots "épisode pour filles" sont mal-aimés parce qu'ils sont souvent considérés comme étant "l'opus nunuche" d'une bonne série faisant tache dans un univers bien pensé.
Est-ce à tort ou à raison? Difficile à dire. Pourquoi? Et bien, c'est compliqué.
Tout d'abord...
(et c'est malheureux à dire parce que je vais parler d'une infime partie de gens bruyants qui l'ouvrent tellement au point que tout le monde croient qu'ils sont la majorité alors qu'en fait non. Ce qui fait que cette infime partie leur nuit au point qu'ils ont peur que les gens les voient comme étant, également, comme ça) ...parce que des garçons c**nards et débiles considèrent la fiction comme une sorte de "safe-space" soi-disant interdit aux filles. De ce fait, AUCUN épisode ne devrait leur être spécialement dédié soi-disant parce que la fiction devrait leur être exclusivement réservé. Par conséquent, mettre les filles en avant, c'est MAAAAAAAL.
-Non, je ne ferai pas cette blague.-
Ensuite, généralement, les "épisodes pour filles" d'une série sont mal écrits, emplis de clichés insultants envers les femmes (elles se soucient de leurs apparences, sont antipathiques, cruches...) au point que les lectrices/spectatrices les détestent (à raison).
De ce fait, beaucoup se mettent à critiquer le côté "épisode pour filles" souvent sans regarder l'épisode en question parce que "c'est forcément nul" à cause de ceux qui écrivent des "épisodes pour filles" avec paresse et étant insultant envers les femmes.
À cause de cela, personne n'imagine qu'il existe, toutefois, des bons "épisodes pour filles".
En effet, des oeuvres se démarquent en créant des "épisodes pour filles" réussis sans mettre en avant des clichés insultants au point de rendre les personnages féminins de l'épisode en question appréciable. Certains peuvent même mettre en lumière les injustices misogynes bien réelles de notre monde.
Ainsi, il existe des "épisodes pour filles" ayant été créés de manière bien pensée tout en étant réfléchis, bien écrits et plaisants.
(Pour plus de détails sur le sujet de "l'épisode pour fille", je vous conseille de regarder cette vidéo très intéressante [et aussi très longue😅] sur le sujet. Certes, le cas abordé est celui des DAs MAIS le thème pourrait aussi bien s'appliquer à des séries, des films, des jeux, des BDs...etc
Ce qui est le cas de La Nuit des sorciers. En effet, en s'aventurant sur le terrain de "l'épisode pour filles", Culliford a décidé, qu'en plus d'être destiné au public féminin, La Nuit des sorciers ne devait pas traiter les lectrices comme des quiches, être bien pensé, bien écrit et divertissant.
De ce fait, non seulement, cet album est réussi en tant qu' "épisode pour filles" mais il est également réussi en tant qu'histoire d'aventure.
Pourquoi? Voici la réponse dans la critique qui va suivre.
- Avant de vous jeter dans la lecture de cette critique, je vous propose de lire un mini-avis sur cette aventure de Johan et Pirlouit que j'ai rédigé sur bedetheque.com il y a plusieurs années en guise d'intro car je pense qu'il complètera la critique plus détaillée que j'ai écrit ci-dessous
Sur ce, je m'auto-cite
A l'heure actuelle, c'est mon album préféré et je ne comprend pas pourquoi c'est le moins apprécié de la série. On a une jolie petite adaptation en BD du mythe de La Nuit sur le Mont-Chauve qui, loin d'être diabolisé, devient un refuge pour nos sorciers malmenés par la société. Le fait d'avoir créé une histoire avec pour personnages centraux des gentilles sorcières qui ne se laissent pas démonter par un méchant sorcier qui veut s'approprier leurs pouvoirs tout en leur donnant une réputation macabre auprès des gens quand ça l'arrange est très bien pensé. Ca change des albums où les femmes sont soit des mégères repoussantes qui castrent métaphoriquement les hommes, soit des figurantes passives, soit des demoiselles en détresse puisqu'on a des femmes intelligentes méprisées par les hommes (seuls des hommes les pourchassent par bêtise et par peur) ajouté à une critique de l'Eglise ridiculisée qui juge que tout ce qu'elle ne comprend pas est forcément maléfique (d'autant plus que les femmes ne sont pas les seules victimes vu que Johan et Pirlouit seront aussi pris pour des sorciers. Spécialement Pirlouit vu que Biquette sera prise pour un bouc animal du diable). Contrairement à ce qu'on peut penser, Johan et Pirlouit ne sont pas au second plan vu le nombre de personnages: ils agissent non pas POUR les sorcières mais AVEC elles puisque épées et sortilèges sont combinés aussi bien pour l'attaque que la défense. Pirlouit est toujours aussi drôle: peureux, râleur, tombant sous le charme de la première dame qu'il voit...tout en devenant la victime préférée d'une sorcière susceptible (passages qui m'ont fait le plus rire). Seuls bémols, la présence des Schtroumpfs; certes, ils sont plutôt bien amenés scénaristiquement mais n'y feront pas grand-chose à part être là pour les fans des petits êtres bleus. On sent que l'auteur voulait jouer sur la popularité de ces derniers pour les ventes de cet album comme lors du début de la fin de Johan et Pirlouit où les Schtroumpfs étaient réclamés sans arrêt jusqu'à avoir leur propre série. Au moins, la présence des Schtroumpfs, dans ce qui avait été les derniers albums de Johan et Pirlouit pendant un temps à cette époque, était justifiée par les histoires (la création des flûtes à six schtroumpfs, enjeu scénaristique pour Johan et Pirlouit quand il faut les sauver, aider des personnages en danger victime de sortilèges...). Ici rien, juste une présence qui n'amènera rien dans l'histoire. De plus, l'album va trop vite et les péripéties s'enchainent un peu trop rapidement au point que, parfois, on a pas le temps de souffler contrairement à d'autres albums où il y avait des pauses. Dix pages de plus auraient été les bienvenues. Heureusement que les Schtroumpfs ne reviendront pas dans l'album suivant (qui sera le dernier vu que plus aucun album n'a été publié depuis vingt ans. Oula, ça fait beaucoup!). Vraiment, ne vous fiez pas aux mauvaises notes qu'on voit sur Internet et LISEZ CET ALBUM! Vous passerez un bon moment.
Voilà! Fin de l'intro. Maintenant place à la VRAIE CRITIQUE!
- ATTENTION! Nous entamons ici la critique de mon album préféré de Johan et Pirlouit. Par conséquent, je ne serai pas forcément objective dans cette critique contrairement à celles des albums précédents. En effet, je parle ici d'une préférence personnelle bien que cet album ne soit pas parfait. Je vous conseille donc de voir cette critique comme l'avis de quelqu'un exprimant ses goûts personnels et non pas comme la vérité absolue. Vous êtes avertis
S'il y a bien un album de Johan et Pirlouit qui peut être qualifié de jouissif, c'est bel et bien La Nuit des sorciers. Ou faudrait-il plutôt dire "La Nuit des sorcières". En effet, cet album se démarque grandement des précédents en mettant, majoritairement, des personnages féminins en avant. Les personnages masculins, eux, en dehors de Johan et Pirlouit (et de l'antagoniste considéré comme un exemple à ne pas suivre) sont limités à de la figuration
(y compris les sorciers qui ne parlent jamais à l'exception d'Homnibus et du Grand Schtroumpf étant les seuls sorciers ayant droit à quelques paroles)
Ce qui n'est pas étonnant quand on sait que La Nuit des sorciers est sorti à l'époque du girl-power où nombreux (ou plutôt nombreuses) ont été les personnages féminins actifs (ou plutôt actives) dans la fiction.
Mais avant de parler de l'album en détails, penchons-nous sur l'histoire.
Alors que nos deux héros médiévaux traversent une forêt isolée effrayant les superstitieux, ils croisent la route d'une enfant, nommée Amandine, poursuivie par des hommes la qualifiant de sorcière maléfique. Voulant la défendre, Johan et Pirlouit se retrouvent mêlés à un périple magique durant lequel le vil sorcier Ubiquitas cherche à s'emparer d'un objet afin de devenir le sorcier le plus puissant du monde.
Quand on sait que les albums précédents étaient tantôt des foires à la saucisse, tantôt peu flatteurs envers les femmes (les limitant à des furies castratrices, des cruches inactives, des pimbêches, des personnes antipathiques ou encore des demoiselles en détresse) hormis la sympathique sorcière Rachel n'ayant jamais été trop mise en avant (dommage d'ailleurs qu'elle n'apparaisse pas dans cet album), il est agréable de voir l'un d'entre eux donner une image positive des femmes. De plus les superstitieux ridiculisés sont majoritairement des hommes. Belle façon de se moquer du patriarcat opprimant les femmes de manière injustifiée.
De plus, le fait que les femmes soient bel et bien des sorcières mais bienfaitrices montre qu'une femme avec du pouvoir ne veut pas dire "méchante femme".
Propos renforcé par le fait que le méchant Ubiquitas est également un sorcier reniant les sorcières parce qu'il ne supporte pas que des femmes aient les mêmes capacités que lui.
D'autant plus qu'au cours de l'intrigue, on découvre qu'il n'est qu'un sorcier approximatif maîtrisant mal la magie mais, surtout, un illusionniste avec très peu de pouvoirs se servant de ses deux frères pour duper les hommes crédules.
Penchons-nous davantage sur ce dernier. Ubiquitas est un excellent méchant. Il est manipulateur utilisant des sortilèges semblables à des lavages de cerveau, faussement bienveillant pour manipuler les gens crédules, brutal, perfide, intelligent...Cet homme est probablement LE meilleur méchant de Johan et Pirlouit depuis Boustroux dans l'album La Pierre de Lune.
Parlons maintenant des sorcières. Myriam est une excellente meneuse intelligente et courageuse. Sa fille, Amandine, est aussi maline qu'elle, mais moins sérieuse que sa mère car étant encore une enfant aimant l'amusement...
...(ce qui l'amène à avoir de nombreux échanges avec Pirlouit ayant toujours été assez infantile dès son apparition)...
...et la vieille sorcière est hilarante. Vexée facilement et n'aimant pas l'attitude de Pirlouit ayant peur de supposées sorcières sans avoir de preuve pour justifier ses superstitions, le Bouffon devient la victime préférée de la vieille sorcière lui lançant des sorts durant une bonne partie de l'album.
Puisqu'on évoque le Bouffon, parlons de Johan et Pirlouit eux-mêmes. Alors que l'on aurait pu craindre qu'ils seraient au second plan vu que cet album est une histoire majoritairement centrée sur Myriam, Amandine et Ubiquitas, ce n'est pas du tout le cas.
En effet, le Page et le Bouffon choisissant de se joindre au camp des sorcières plutôt que celui des hommes stupidement et cruellement superstitieux (même si le Bouffon n'a pas été facile à convaincre pour qu'il se joigne aux sorcières), Johan, Pirlouit, Myriam et Amandine sympathisent, s'apprécient, s'entraident sans arrêt, se protègent/sauvent les uns, les autres durant les dangers...
En gros, ils forment un quatuor d'amis appréciable du début à la fin.
Chose encore mieux, Johan et Pirlouit sont redevenus aussi intelligents que dans les albums de Peyo; et le Bouffon fait toujours autant rire.
Chose amusante, bien qu'il soit un gentil, Pirlouit est montré comme étant misogyne. Cependant, au lieu d'être diabolisé, il est machiste de façon involontaire en étant superstitieux et se vantant de savoir faire de la magie devant une Amandine exaspérée. Façon subtile de montrer que s'il existe bien des hommes étant misogynes par méchanceté, certains d'entre eux le sont par maladresse et ne sont pas des ordures. De ce fait, il faut leur faire comprendre que leur attitude est déplacée soit en les remettant à leurs places sans violence. Ce qui est prouvé au cours de l'album par la vieille sorcière faisant hoqueter Pirlouit ou encore l'album montrant ce dernier devant renoncer à des pouvoirs magiques dangereux que, contrairement aux vrais sorciers, Pirlouit ne peut pas maîtriser.
De plus, le fait que Biquette, la chèvre excitée de Pirlouit, soit considérée comme un animal du démon poussant les hommes superstitieux à croire que Johan et Pirlouit sont des sorciers...
...(au point que la chèvre et Pirlouit manquent de finir au bûcher)...
...n'est pas anodin. En effet, on peut y voir ici une autre métaphore du patriarcat considérant les hommes le refusant comme "des traîtres à leur camp" méprisés de façon intolérable. Ainsi, au lieu d'être caricaturale, la critique du patriarcat est subtile montrant que ce n'est pas parce qu'une société majoritairement masculine opprime les femmes que les hommes sont tous forcément stupides et cruels; au point qu'ils peuvent même défendre une cause n'étant pas la leur par empathie.
De plus, l'album montrant un final avec un Johan en damoiseau en détresse, un Pirlouit devant mener potentiellement les sorciers à leur perte pour sauver son ami et Amandine et la Vieille Sorcière parvenant à vaincre Ubiquitas et ses frères elles-mêmes, prouve que même si La Nuit des sorciers est une histoire montrant Johan et Pirlouit nos héros fidèles à eux-mêmes aidant les gens en détresse, ils ne doivent pas mettre hors d'état de nuire le méchant eux-mêmes parce que, en tant que critique du patriarcat, l'album doit montrer les femmes capables de se débrouiller seules pour défendre leurs propres causes.
Après, est-ce que l'album est irréprochable? Et ben, comme rien n'est parfait, la réponse est évidente...
https://www.youtube.com/watch?v=IdK6_SAycS4
En effet, alors que l'album précédent, Les Troubadours de Roc-à-Pic, s'était passé de la présence des petits-êtres bleus, dans La Nuit des sorciers, ils font un caméo forcé pour le fan-service sous prétexte que le Grand Schtroumpf, étant un sorcier, est convié à la fameuse nuit. Ce qui est prodigieusement idiot vu que les schtroumpfs sont censés ne pas vouloir être vus des humains qu'ils considèrent comme dangereux et peu fiables; à part une poignée d'entre eux ayant été gentils avec eux. Mais, surtout, ils ne servent à rien dans l'histoire...
...et sont complètement c**s.
Pire! Leur rencontre avec nos héros se limite à quelques échanges entre le Grand Schtroumpf et Pirlouit.
De plus, bien qu'Homnibus soit, en grande partie, l'élément déclencheur de l'intrigue et tente d'arrêter Ubiquitas, sa présence n'est plus utile une fois les enjeux lancés...
...et il ne sert plus à rien à part être là pour le gag.
Cependant, ce ne sont pas les pires défauts.
En effet, pour un album critiquant la misogynie, La Nuit des sorciers souffre, ironiquement, de clichés machistes. Pourquoi? Parce que malgré sa dénonciation de la misogynie, Culliford n'a pas pu s'empêcher de mettre en avant de l'essentialisme genré. Résultat, les hommes sont armés d'épées étant des symboles phalliques masculins peu subtils et des femmes utilisent uniquement la magie, "arme" ayant été, en grande partie, associé au féminin pendant des siècles (et cela, malgré le fait que des légendes sur des sorciers comme Merlin demeure plus connues que celles de son apprentie Viviane [demeurant également dans l'ombre de sa soeur Morgane]). De plus, dans l'album La Pierre de Lune, le méchant Boustroux maîtrisant la magie sait également se battre à l'épée tandis qu'aucune femme de l'univers de Johan et Pirlouit, que ce soit durant l'ère Peyo ou durant l'ère Culliford, qu'elle ait des pouvoirs magiques ou non, n'a jamais manié une épée.
Cela donne l'impression que Peyo et Culliford n'ont jamais entendu parler de Jeanne d'Arc qui savait se battre à l'épée. C'est vraiment dommage car La Nuit des sorciers critiquant aussi l'Eglise stupidement superstitieuse jugeant que tout ce qu'elle ne connaît pas est forcément maléfique (à travers un prêtre teigneux ressemblant à l'hilarant Répurgateur de la série Kaamelott), ça aurait été l'occasion de mettre en avant une sorcière sachant manier épée et magie. Sorcière-guerrière qui aurait eu son apparence basée de cette figure historique et charismatique ayant été mise à mort par des fanatiques religieux.
Cela aurait renforcé l'authenticité du propos de l'album en faisant un mélange habile entre fiction et Histoire avec un grand H vu que Johan et Pirlouit se passe au Moyen-Âge et que Jeanne d'Arc a vécu à cette époque.
Quelle occasion manquée!
_Ceci dit, est-ce que le fait d'inventer une sorcière à l'allure d'une Jeanne d'Arc n'aurait pas été paradoxal vu que La Nuit des sorciers critique l'Eglise et que Jeanne d'Arc disait être inspirée par Jésus, Marie et d'autres "Saints"?_
Et ce n'est pas tout. Le fait que les hommes, ayant des pouvoirs magiques ou non, sachent se battre à l'épée tandis que les femmes, ayant des pouvoirs magiques ou non, ne tiennent jamais une lame, en plus d'être misogyne, fait penser à de l'appropriation culturelle. En effet, on a l'impression que les hommes s'emparent des pouvoirs des femmes et ne partagent jamais leur propre savoir avec elles. Ce qui fait grincer des dents que ce soit durant la lecture de La Nuit des sorciers ou d'une autre aventure de Johan et Pirlouit.
_Hum, il semblerait que, malgré le fait que ce soit un méchant, il y ait du Ubiquitas en Culliford. Mouais, je vais éviter de me lancer dans ce sujet pour ne pas faire de pseudo-psychologie basée sur rien._
(pour plus de détails au sujet de l'essentialisme genré, je laisse ce lien ici
https://fr.wikipedia.org/wiki/Essentialisme_(genre) )
Cependant, les défauts de l'album sont minimes et il s'apprécie aussi bien scénaristiquement que visuellement puisque les dessins sont sublimes. L'ambiance sorcellerie est superbement mise en scène par des images angoissantes de manipulation mentales et de sortilèges avec des personnages expressifs exprimant leurs magies sous différentes formes. De plus, le fait que l'intrigue se déroule, en grande partie, durant la nuit renforce l'ambiance angoissante de la sorcellerie pouvant être aussi bien bienfaitrice que malfaisante.
Encore mieux, le Mont Chauve a été dessiné à la hauteur de sa réputation puisque son gigantisme est suggéré un visuel aux dessins joliment travaillés. Ajoutons à ceci le fait que la fameuse 'Nuit des sorciers' se déroule sur ce dernier avec une assemblée de mages durant, forcément, une nuit noire et vous avez une mise en scène faisant fortement penser à une Nuit de Sabbat jouissivement lugubre. (pour ceux qui voudraient en savoir plus le Sabbat, voici pour vous https://fr.wikipedia.org/wiki/Sabbat_(sorcellerie) [ainsi qu'un exemple sonore sur le sujet https://www.youtube.com/watch?v=DmOFplgWzyk])
Bref, La Nuit des sorciers est un excellent album méritant d'être lu et encore tant il a été fait avec soin et talent.
Procurez-le vous d'urgence!
- Voilà! Tout est dit. Il n'y a plus qu'à espérer que plus d'oeuvres fassent des "épisodes pour filles" réfléchis et réussis au lieu de faire des "épisodes pour filles" irritants et insultants. Mais ce n'est pas tout. Le concept-même de "l'épisode pour filles" est hypocrite. Déjà, la plupart du temps, les "épisodes pour filles" sont pleins de clichés misogynes: personnages féminins se souciant de leurs apparences, étant antipathiques, cruches...Mais ce n'est pas tout. En effet, le fait de dédier un épisode de n'importe quelle fiction exclusivement au public féminin transmets l'idée fausse et malsaine que la fiction devrait être uniquement destinée au public masculin. Le public féminin, lui (ou plutôt elle), n'aurait pas le droit pas de s'intéresser aux fictions (sagas, livres, séries, BDs etc) et lire/regarder uniquement l'épisode qu'on leur dédie. Ceci est inacceptable car personne n'a le droit de nous imposer nos goûts et que nous avons le droit d'aimer ce que nous voulons. De ce fait, "l'épisode pour filles" ne devrait même pas exister car, en plus de, généralement, insulter les femmes, il décourage garçons et filles à partager leurs goûts en groupes mixtes puisqu'il prouve que l'industrie du divertissement traite son public de façon inégalitaire. Après, je suppose que vous allez dire "Mesdames, rien ne vous oblige à regarder/lire ces livres/BDs/films/sagas/épisodes hypocrites vous rabaissant." Mais cela n'empêche pas les "épisodes pour filles" d'exister. Et comme il en existe plus de mauvais que de bons, la plupart maintiennent horriblement des idées fausses et surtout insultantes au sujet des femmes dans les mentalités humaines. De plus, malheureusement, à l'heure actuelle, il semblerait que le domaine du divertissement ne veut pas, ne serait-ce, qu'envisager de ne plus écrire d"'épisodes pour filles" la misogynie étant, hélas, très/trop présente dans la société. C'est pourquoi on ne peut qu'espérer qu'un jour, les créateurs renonceront aux écritures d"'épisode pour filles" avec le temps. En attendant que ça arrive (si jamais ça arrive) espérons que plus d'"épisodes pour filles" ne soient pas emplis de clichés machistes et suivent l'exemple de La Nuit des sorciers en étant divertissants et plaisants. Cela en ne faisant pas des personnages féminins clichés insultant lectrices/spectatrices mais en parlant des femmes de manière authentique. Cela soit à travers des intrigues critiquant la misogynie, soit en créant des histoires divertissantes avec des personnages féminins charismatiques.
(et maintenant, pour ceux qui sont plus intéressés par une critique de dessins et d'histoire globale que d'analyses d'oeuvres, voici pour vous...
https://www.senscritique.com/bd/La_Nuit_des_sorciers_Johan_et_Pirlouit_tome_16/critique/296163365
...ainsi qu'une autre critique écrite pour ceux qui aiment les analyses d'ambiance d'une oeuvre
https://www.senscritique.com/bd/la_nuit_des_sorciers_johan_et_pirlouit_tome_16/critique/300823963)