Ce film est un petit ovni… forcément méconnu… puisqu’il est le seul (à part des films documentaires bien entendu) à nous relater -de façon tout à fait libre et romancée certes- les principaux évènements du championnat du monde des rallyes… 1983 ! le début de l’âge d’or… de la folie du Groupe B !
La Quattro, la 037… des voitures de dingues déjà… et c’était avant qu’elles ne connaissent de grosses évolutions au moment où Peugeot a déboulé en 1985 avec la 205 T16 ! et en 1986 (la dernière année), on n’avait plus vraiment de simples bagnoles de rallye : on n’avait que des monstres !!
Le public aussi était fou et restait -comme nombres de journalistes d’ailleurs- jusqu’au dernier moment pour prendre la plus belle photo… juste devant la voiture qui déboulait à fond.... Oui, tout était excessif, comme le dénommé Cesare Fiorio sur qui le film se focalise, l’éminent directeur sportif de l’écurie Lancia.
Un duel donc a priori perdu d’avance contre les Quattro (oui, « quatre » -roues motrices- en italien, quelle ironie !) et il aura fallu bien de la stratégie (et un peu de chance) pour arracher le titre constructeurs à la machine de guerre Audi ! et aussi -bien sûr- le flegmatique Walter Röhrl au volant sur la moitié des rallyes…
Il s’agit d’un budget limité mais l’essentiel est là avec assez peu d’images d’archives, finalement… On a en effet ressorti les grosses bêbêtes -en vrai, de vraies voitures de collection !- qui ont pu se dégourdir les roues quasiment comme au temps jadis. C’est dans l’ensemble assez bien fait et un régal pour l’amateur des (vrais) sports mécaniques…
Mais la réalisation se laisse aller à d’autres moments au secouage de caméra, voire il me semble à quelques légers accélérés… En outre, le film délaisse en peu trop les bolides pour se perdre ici et là en platitudes et autres clichés sur la course et les pilotes… certains dialogues sont même tout à fait navrants à cet égard ! (au secours…).
Heureusement et globalement (mais de façon certainement pas exhaustive) le film reste un hommage à cette époque du rallye, avant que ça ne devienne de la daube avec le ‘WRC’ dans les années 90). Il porte un regard chaleureux -et parfois ironique d’ailleurs- et permet d’admirer ces monstres sacrés du glorieux… et défunt Groupe B !