Les biopics musicaux ont bien souvent un point commun : celui d’être décriés à leur sortie, car jamais assez proche de la réalité, de la vie de l’artiste, de l’image que l’on s’en fait. Mais en réalité, intérieurement, on se dit toujours que c’est un régal de pouvoir écouter de la si belle musique sur grand écran.
Je dois bien avouer que j’ai passé un excellent moment en compagnie de Bob Marley One Love.
L’une des vraies réussites du film, à mon sens, est d’avoir su trouver un point de vue, un angle d’attaque pour comprendre et découvrir ce personnage mythique. Ici, la fumette et la vie conjugale mouvementée de Bob (le bonhomme a quand même eu 13 enfants avec 5 femmes différentes) ne sont pas cachés, mais sont mis au second plan. Ce n’est pas l’essentiel. Au contraire, l’accent est mis – et c’est tant mieux ! – sur l’engagement du chanteur en faveur de la Paix ; le film s’attarde sur un élément que le grand public connaît relativement peu : la spiritualité ou la philosophie de vie Rastafari.
Bob Marley One Love évite l’écueil du déroulé convenu de la vie de l’artiste, de sa naissance a sa mort prématurée à 36 ans, pour se concentrer sur les années clés de sa vie, de 1976 à 78, de la tentative d’assassinat dont il a fait l’objet en Jamaïque jusqu’à son exil et sa grande tournée de retour.
Kingsley Ben-Adir, après notamment son rôle dans Barbie l’été dernier, ou celui du méchant dans la série de Marvel Secret Invasion, propose un Bob Marley plus vrai que nature. L’acteur britannique a su troquer avec excellence le phrasé so british pour l’accent jamaïcain, ainsi que la gestuelle si particulière de l’artiste lorsqu’il est sur scène.
Le film n’est pas ailleurs pas avare en séquences musicales, de concerts ou de création de morceaux. La fameuse tournée en Europe (en France, son concert grandiose au Bourget en 1980 a rassemblé plus de 50 000 personnes) ou encore la création de l’album Exodus, font partie des temps forts du film.
On remerciera le distributeur d’avoir choisi de sous-titrer toutes les chansons du film ! Les paroles et les messages politiques et de paix qu’elles transmettent résonnent d’une manière toute différente au regard des événements que traverse Marley, tout comme sa femme Rita. Personnellement, j’ai découvert que « No Woman No Cry » ne veut pas dire « pas de nana = pas de pleurs » mais au contraire « Non femme, ne pleure pas » ! Petit contresens !...
Après La Méthode Williams, qui avait récolté 6 nominations et l’Oscar du meilleur acteur pour Will Smith en 2022, le réalisateur Reinaldo Marcus Green revient au cinéma avec un nouveau petit bijou, un biopic relativement court, qui va à l’essentiel en nous proposant une belle bouffée d’air frais, une musique entrainante, une ode à la Paix.
Alors Get Up, Stand Up, et tous au cinéma !