Silent Hill: The Short Message
5.1
Silent Hill: The Short Message

Jeu de Konami et Hexa Drive (2024PlayStation 5)

Donc, Silent Hill revient sur le devant de la scène après 10 ans sans sortie, sans rien à se mettre sous la dent. Silent Hill : The Short Message, le nouveau titre expérimental de Konami est en téléchargement libre sur PS5 depuis peu. Alors, est-ce que ce retour inattendu et non annoncé de la firme japonaise en vaut la peine ?



Mouais. Je ne vais pas tourner autour du pot, c'est assez... comment dire, déconcertant ? Comment a-t-on pu passé de P.T à ça ? (spoil : le départ de Kojima)

Alors tout n'est pas mauvais hein, mais on est très loin de l'expérience horrifique unique subtilement racontée aux énigmes novatrices qu'on nous avait offert en 2014. Pourtant il y a de l'idée, le jeu est rempli de bonne volonté, mais c'est horriblement mal exécuté, comme lorsqu'un enfant vient fièrement vous tendre son dessin et dont vous vous sentez dans l'obligation de le féliciter.



L'histoire se déroule dans la ville de Kettenstadt en Allemagne, vous y incarnez Anita, une jeune étudiante mentalement instable qui semble piégée dans un immeuble désaffecté connu comme étant le théâtre de nombreux suicides. Vous y cherchez votre amie Maya, une artiste en herbe passionnée par les graffitis, avec qui vous échangez (du moins vous essayez) par SMS tout au long de votre périple.



Points positifs :


Pour commencer, le jeu est vraiment beau que ce soit sur les décors et les environnements, on omettra ce flou cinétique IMMONDE lorsque l'on bouge à peine la caméra. L'ambiance dérangeante est relativement réussie selon moi, même si le début est franchement pitoyable, plus on progresse, plus l'histoire s'assombrit et plus l'horreur se prononce. La bande sonore colle plutôt bien à l'atmosphère du jeu, rien d'exceptionnel mais pas catastrophique non plus.


Les sujets abordés sont délicats, on est loin d'un traitement en profondeur comme le ferait un "vrai" Silent Hill mais le jeu décide de se concentrer sur la réalité déprimante de notre société, des contextes familiaux ou sociaux qui sont tristement le quotidien de certaines personnes. Que ce soit l'histoire d'Anita, de Maya ou celle de son amie Amélie (qui personnellement m'a plus touché) que l'on apprend au travers des notes, ce sont des situations qui peuvent nous être familières et Konami a voulu d'appuyer sur la sensibilisation vis à vis de ces problématiques.



Points négatifs :


Comme je l'ai dit plus tôt, il y a de la volonté mais ça ne sauve pas le jeu du naufrage scénaristique. Alors oui, les thèmes traités sont tristement d'actualité, on parle de dépression, d'harcèlement, de jalousie, de problème mentaux et familiaux, des sujets à controverse qui peuvent personnellement toucher certains joueurs et qui ont le devoir d’être abordés avec la plus grande attention. Sauf qu'il n'en est rien de tout cela, on est tellement dans la surenchère que ça en devient presque ridicule, le scénario tente de faire des liens foireux entre les traumatismes des personnages et la motivation de leurs actes, c'est forcé au possible.


Les scènes avec Maya sont d'une niaiserie sans nom, on ne s'attache pas au personnage, les dialogues sont plats, sans intérêt, j'ignore qui a eu l'idée de faires ces séquences filmés servant de flashbacks mais j'espère qu'il ne fait plus parti du studio.


Niveau horreur, la première heure de jeu (c’est-à-dire la moitié) est juste lamentable, on n’est pas du tout plongé dans l’ambiance, on n’est absolument pas sous pression, le téléphone qu’on sort toutes les 2 secondes ne cesse de casser l’immersion et le rythme. Il y a eu une lueur d'espoir quand la batterie du portable s’est éteinte, j’ai tout de suite ressenti plus de stress, le personnage parlait moins (ça aussi c’est un problème, qu’est ce qu’elle l’ouvre MON DIEU), fini la lampe torche et les SMS d’Amélie nous racontant comment s’est passée sa journée… Alors la peur commençait à monter, je me suis dit « Ca y est, c’est donc maintenant que le jeu débute pour de vrai » EH BEN NON ! Hop ! On rallume tout ça, 18 SMS, 3 appels manqués.

Ah ! Et j'oubliais, il y a Twitter aussi, enfin c'est tellement anecdotique que je n'y porterai même pas attention, c'est simplement un prétexte pour rajouter une charge mentale au personnage et un clin d'oeil des développeurs du style " Yo les djeuns ! "



Bref.


Vous l'aurez compris, on est loin du jeu vidéo révolutionnaire qui relancera la licence sur une nouvelle voie, mais plutôt sur la sortie anecdotique qu'on prend comme coupe faim parce qu'il n'y a rien d'autre de toute façon. On est plus proche d'une intervention type collège nous alertant sur le harcèlement scolaire et les dangers des réseaux sociaux qu'un jeu Silent Hill.

Pour les puristes de la licence, passez votre chemin ou vous finirez vous aussi à vous jeter de cet immeuble. Aller, je mets au moins la moyenne pour la générosité, sincèrement, pour une expérience gratuite de 2 ou 3h on aurait pu avoir pire, mais on aurait surtout pu avoir mieux...

Synix
5
Écrit par

Le 5 février 2024

Critique lue 8 fois

1 j'aime

Synix

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