A l'image du genre biopic musical, le film de course automobile peine de plus en plus à sortir de ses propres conventions.
Voilà sans doute le principal défaut de Race for Glory : Audi vs Lancia.
Car la maîtrise opposée à la fougue, la rigueur germanique au tempérament latin, ou encore la petite écurie à la grosse machine bien huilée, on a déjà vu cela pas mal de fois en matière de duel déséquilibré, comment l'on rappelé des monument comme Rush ou encore Le Mans'66.
Malheureusement, Race for Glory ne saura pas se hisser à la hauteur de ses aînés, tout en se montrant très agréable à suivre, en tous cas pour celui qui n'est pas un aficionado de la discipline et / ou un historien de celle-ci.
On ne va pas se mentir : voir ces deux monstres sacrés du groupe B et d'une époque bénie pour le rallye procure un sacré plaisir et leur évolution est plutôt bien filmée. Les bons points sont ici manifestes, d'autant plus que de véritables bolides d'époque ont été utilisés.
Et puis, Race for Glory déplace un peu sa focale des pilotes vers les directeurs des ceux écuries, levant un petit coin du voile sur les coulisses des marques rivales et leur affrontement sans merci, teinté d'une forme de respect. Soit un tout petit peu d'originalité suçant la roue de Le Mans'66 sur ce point précis. Riccardo Scarmacio et Daniel Brühl incarnent avec conviction leur personnage, sauf que dans le cas du premier cité, qui incarnait déjà Niki Lauda dans Rush, la référence constante joue un peu contre ce Race for Glory, qui n'évolue pas, à l'évidence, avec les mêmes armes pour s'imposer.
Et si ce face à face s'avère haletant, il se fait un peu au détriment du roue contre roue sur la piste. Car hormis Walter Röhrl, aucun des autres pilotes ne reste malheureusement en mémoire, restreignant un peu sa course folle et ratant l'occasion de dessiner des personnages atypiques comme Michèle Mouton, la seule femme du peloton.
Et puis, les puristes vous bassineront sûrement avec certains arrangements avec l'histoire, la simplification et la dramatisation du championnat, ou encore l'ajout de personnages clé qui ont tout du fictif.
Mais il reste le choc de deux marques et de deux voitures mythiques, Cesare Fiorio, un personnage truculent passionné de mécanique, des anecdotes parfois savoureuses, et l'attrait de la course intact. Et l'oeuvre livre au passage, tout comme Rush, un joli portrait de la discipline et de l'esprit d'une époque révolue.
Ainsi, Race for Glory, d'un classicisme absolu, n'est cependant pas la sortie de route que certains vous décrivent ici.
Behind_the_Mask, à fond la caisse.